• SERVISAIR : Refus d'être "jetés"

    Les travailleurs de Servisair Cargo, une entreprise de fret aerien, filiale du groupe Derichebourg, ont manifesté, le 27 juillet, devant le Ministère du travail, Ils étaient en grève depuis le 22 juillet, après l'annonce de la fermeture de l'entreprise et la liquidation de ses quelques 350 emplois.

    • A 25 ans, comme cadeau, une lettre de licenciement ! 

    Ce sont,dans leur majorité, des jeunes de moins de 30 ans. Pour beaucoup, ils n'ont jamais fait grève, et, pourtant, ils ont la "rage". Ils n'en revienent pas de la violence qui leur est faîte. Non seulement, on leur supprime leur emploi, mais on va jusqu'à assigner en référé quatre grévistes, dont 2 délégués syndicaux, le 24 juillet, alors que se ménent au même moment, de très dures négociations, sous un chantage permanent: ou bien ils acceptent la somme d'environ 3.000 € par salarié et quelques reclassements, dont personne ne sait le contenu, ou bien ils n'auront rien.

    Réunis en assemblée générale, le25 juillet avec leurs syndicats, ils réaffirment: "Nous sommes motivés, déterminés à faire aboutir nos revendications, Hier, nous avions un emploi, et, demain, nous n'aurons plus rien! Nous en appeleons aux pouvoirs publics pour faire cesser les chantages et les pressions!"

    Prenant au mot le ministre du travail, qui, la veille, avait déclaré: "Il faut que le dialogue s'installe" ils réclament que ce dernier les recoive. Lundi 27 juillet, ils sont environ une centaine rassemblée rue de grenelle, non loin du ministère.

    Un jeune sous-chef d'équipe nous déclare: "Derichebourg, c'est un patron qui ouvre une boîte tous les 3 ans pour la faire couler. Il fait des profits comme ça. Et nous, malheureusement, on est visé. Le principal, ce serait de sauver nos emplois" Et il insiste: "On a entamé une grève pour essayer d'avoir quelque chose et, principalement, essayer de sauver nos emplois, et si ce n'est pas donné, avoir une indemnité conséquente. Pour beaucoup d'entre nous, ce sera très dur de retrouver un travail"

    Un de ses jeunes collègues s'exclame: "On nous jette comme de la m..., sans rien. Cela, on ne le tolère pas, on va se battre jusqu'au bout. Je suis un jeune de banlieue, un jeune ouvrier, malgré tous mes diplomes - J'ai un Bac+2 - qui se fait jeter comme un torchon. Je suis né en France, j'ai grandi en France, et voilà ce qui se passe...On jette les jeunes! On demande aux jeunes de travailler, on leur demande de faire des efforts, et derrière, on les jette !"

    Il demande au gouvernement "qu'il mette la pression sur Derichbourg, parce qu'il ne nous propose rien. Derichbourg, c'est 5 milliards d'euros, 25.000 salariés, et il nous dit qu'il n'y a pas de reclassement possible! Sur plus de 300, il ne pourrait en reprendre que 30. Leur plan de reclassement, ils peuvent se le mettre où on pense"

    Non loin de lui, se tient une mère de famille "Quest-ce que je vais dire à la banque si je n'ai rien à la fin du mois? Aujourd'hui, on n'arrive pas à mettre des sous de côté. Je ne peux pas accepter , j'ai 2 enfants de moins de 10 ans. "

    Amère, elle ajoute: "Pendant 2 ans, comme il fallait créer l'entreprise, j'ai fait des heures et des heures, des doubles journées, sans être payée. Si je retrouve un boulot dans une autre boîte, dans deux mois, ce sera la même chose? Tout le monde est touché toutes les familles".

    Les représentants du minsitère ont promis d'intervenir pour que cessent le chantage et les pressions. Dans l'après-midi, de nouvelles négociations devaient s'ouvrir avec la direction.

     


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