• Le R.S.A: trappe à pauvreté !

    Le RSA est entré en application depuis le 1er juin. Il pourrait accentuer l'effet d'aubaine au benefice des employeurs et aggraver les conditions de vie des plus pauvres.

       1 - Quels sont les objectifs affichés et les moyens mis en oeuvre?

    Le R.S.A: trappe à pauvreté !En France, de plus en plus de personnes n'arrivent plus à vivre du fruit de leur travail. Le Revenu de solidarité active (RSA) a été présenté par le Gouvernement comme un levier d'insertion professionnelle et de lutte contre la pauvreté des actifs. Le principe de cette prestation sociale est d'apporter un revenu minimum à ceux qui ne travaillent pas et un complément de revenu aux travailleurs les plus pauvres, mais qui les maintient dans la pauvreté.

    Le srcoût du RSA est évalué à 1,5 milliards d'euros est va être financé par une surtaxe de 1,1% sur les revenus du Capital et par les 300 millions dégagés par le gel en 2009 de la prime pour l'emploi. Si ce financement s'averait insuffisant la gestion du R.S.A par les conseils generaux pourrait conduire à un alourdissement de la fiscalité locale et/ou à une reduction des aides dispensées.

       2 - Comment ça marche?

    Le RSA, d'un montant forfaitaire de 454,63 euros pour une personne seule, s'est substitué au RMI et à l'allocation parent isolé (API) Cette nouvelle prestation est censée encourager la reprise d'un emploi, en creusant l'écart entre les revenus de ceux qui sont actifs et les inactifs. Jusqu'ici, chaque euro de salaire touché par un Rmiste était déduit de son allocation. Si bien que reprendre un p'tit boulot pouvait ne rien rapporter. L'aide reçue par l'allocataire se cumule désormais avec 62% des revenus professionnels du foyer, 38 centimes seulement sont donc déduits de chaque euro gagné.

    Un célibataire au SMIC à mi-temps par exemple (519 euros net) touchera, en plus de son salaire, un revenu de solidarité active de 257 euros ( 454 euros de RSA - 519 X 38 ) soit 776 euros au lieu de 454 euros s'il état resté sans emploi. On voit bien que ça ne change pas la situation de l'allocataire et ne lui permet nullement de sortir de la pauvreté, alors qu'on estime qu'une personne seule aujourd'hui devrait gagner dans les 1500 euros net par mois pour s'en sortir correctement compte tenu du coût de la vie.

    Le montant forfaitaire varie aussi selon la composition de la famille et les revenus du couple: l'aide est majorée de 50% lorsque le foyer compte 2 personnes, puis de 30% par personne supplémentaire à charge.

       3 - Qui cela concerne-t'il?

    Quelque 3,5 millions de personnes devraient pouvoir en beneficier. Le R.S.A est destiné aux personnes sans aucun revenu, anciennement bénéficiaire du RMI ou de L'API et aux travailleurs dont les ressources familiales ne dépassent pas un certain montant (travailleurs à temps partiel gagnant moins d'un SMIC mensuel, stagiaires, salariés au chomage partiel ) Les jeunes agés de moins de 25 ans restent exclus du dispositif.

    Le beneficiaire aura désormais des droits...et des devoirs. En deça de 500 euros de revenu salarié, il sera tenu de rechercher un emploi. La loi sur "l'offre raisonnable d'emploi" refusée unaniment par l'ensemble des organisations syndicales permet désormais de radier un chomeur qui refuserait successivement deux offres d'embauche. Cette régle s'appliquera aux bénéficiaires du RSA.

    "C'est le droit de toute personne à un revenu minimum d'existence , instauré avec le RMI, qu'on remet en cause. On va accentuer la très grande pauvreté. "résume Agnès Naton, secrétaire de la CGT.

       4 - Le RSA est-t'il un outil efficace de retour à l'emploi et de lutte contre la pauvreté?

    Une étude de la DREES parue en avril montre que le RSA pourrait n'avoir que peu d'effet sur le retour ou le maintien dans l'emploi des futurs allocataires. Selon la CGT, ce dispositif pourrait surtout produire un "effet d'aubaine" pour certains employeurs. Il se murmure d'ailleurs que certains employeurs indélicats ont commencé à renvoyer leurs salariés en CDI pour prendre des beneficiaires du RSA à leur place. Monter les gens les uns contre les autres, voilà la tactique...
    Diviser les travailleurs à toujours été la stratégie de la Bourgeoisie pour maintenir son hégémonie.

    "Le RSA risque d'encourager le temps partiel tout en créant une trappe à bas salaires et de développer un sous-prolétariat." L'objectif est de maintenir une pression constante à la baisse sur les salaires. Aucun mécanisme de contrôle n'a été envisagé  du côté employeur pour éviter les dérives !

    "La collectivité se substitue de fait aux employeurs en subventionnant de façon pérenne un complément de revenu sans limitation de durée". s'agace la centrale syndicale. Tout compte fait, il n'est pas du tout certain que cette nouvelle prestation apporte une amélioration par rapport au dispositif précédent. D'abord parce qu'un certain nombre de primes et de droits annexes "sautent" avec le RSA : la prime au retour à l'emploi de 1000 euros touchée la quatrième mois d'activité par les Rmistes disparâit avec le RSA, de même que les 150 euros perçus les 9 mois suivants.

    "Si les 3 premiers mois, il y'a bien un pic avec une hausse de revenus, on observe qu'avec la disparition des anciens dispositifs d'intéressement, les revenus chutent dans les mois qui suivent par rapport à L'API ou au RMI" constate Agnès Naton. La CGT défendait une revalorisation des minimas sociaux et un droit à l'insertion avec de véritables moyens d'accompagnement social et professionnel.

     

     



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  • Commentaires

    1
    Mardi 21 Juillet 2009 à 01:02

    Bien, ce résumé... Le RSA est une rustine... pendant combien de temps encore vont-ils rafistoler un machin qui tourne au bénéfice surtout d'une poignée ???

    2
    Mercredi 22 Juillet 2009 à 00:00
    C'est pire que ça...le RSA est une machine à fabriquer de la pauvreté, c'est un cercle vicieux dont les beneficiaires auront du mal à s'en sortir!
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